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Groupe 30 000 ALBRET

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Journée 30 000 Albret

Une journée de rencontre riche en expérimentations et en discussions.

Mardi 21 juin 2022, dans le cadre du groupe 30 000 d’ALBRET, une vingtaine d’agriculteurs du secteur nord des Landes, mais aussi des techniciens de coopératives et des représentants des entreprises de produits phytopharmaceutiques se sont retrouvés chez la SCEA LE DOUC BLANC et la SCEA BEN ASSI à LE SEN. Cette journée avait pour thème les techniques alternatives à l’utilisation d’herbicides en prélevée et portait également sur les solutions concrètes pour lutter contre les vents de sable.

 

Réduire son IFT grâce à la herse étrille

Après une présentation de son exploitation, Maxime Tucou a pu expliquer aux agriculteurs présents sa démarche et son souhait de réussir à certifier son exploitation HVE. Dans cet objectif, il était indispensable à l’agriculteur de réduire son IFT, c’est ainsi qu’il a décidé d’investir dans une herse étrille à panneaux de 12 mètres en 2021.

Après une première année d’essai où il a pu appréhender les différents aspects de réglage ou encore de conditions météorologiques… il a sauté le pas en 2022 et a décidé de remplacer son désherbage de prélevée sur l’ensemble de son exploitation par 2 ou 3 passages de herse étrille.

Ce choix s’est avéré concluant cette année car le salissement de ses parcelles a été très bien géré (notation arvalis 9/10) et cela lui a permis de réduire son IFT herbicide à 1.16 (inférieur de 42 % par rapport à la moyenne départementale).

Outre la réduction des herbicides, un travail sur les charges de mécanisation (matériel, temps passé, main-d’œuvre, entretien…) incluant les coûts des herbicides a montré que cette stratégie avait un coût équivalent à sa stratégie précédente avec un désherbage chimique de prélevée mais nécessite 0.5 heure de travail supplémentaire par hectare.

Sur ces 2 années consécutives, l’agriculteur est très satisfait de son investissement et du résultat de cette technique.

 

Lutter efficacement contre les vents de sable

La deuxième partie de la matinée était consacrée aux vents de sable et notamment au semis de pois.
Thierry Lespiau, qui pratique cette technique depuis maintenant une dizaine d’année, a pu en présenter les points clefs.

Les pois apportent une couverture du sol rapide, tôt dans la saison et permet d’empêcher les vents de sable. Ils ne concurrencent pas le maïs, et lors du désherbage de rattrapage ils sont entièrement détruits. Après de nombreuses expérimentations, il faut selon l’agriculteur, implanter les pois 10 à 15 jours avant le semis de maïs avec une dose de minimum 100 kg/ha.

Le pois est efficace sur maïs, mais pour le tournesol il serait impossible à détruire chimiquement. C’est pour cela que Maxime Tucou a quant à lui mis en place cette année de l’orge dans son tournesol semence. Cet essai s’est avéré concluant, il reconduira donc cette technique l’année prochaine.

Les agriculteurs ont pu par la suite observer et échanger autour de la Herse étrille, ainsi que visiter la parcelle de Maxime Tucou, dans laquelle ils ont pu constater l’efficacité du désherbage, et également la bonne destruction du pois protecteur contre les vents de sable.

 

Désherbage localisé avec un pulvérisateur classique

De plus, les conseillers de la chambre ont présenté une autre expérimentation qui a été mise en place cette année chez un agriculteur du GEDA. Il s’agit du désherbage localisé sur le rang avec un pulvérisateur classique. C’est une technique déjà existante mais peu répandue, maintenant à l’essai dans le Nord dans Landes.

Chez un autre agriculteur, qui ne fait pas partie du groupe 30 000 à proprement parler, mais du GEDA d’ALBRET qui se déploie sur la même zone de la Haute-Lande, et qui impulse aussi cette dynamique d’évolution des pratiques, a été mise en place une technique plutôt innovante pour la région. Historiquement cet agriculteur possède un pulvérisateur dont les buses sont espacées tous les 40 cm. Ainsi, si l’on ferme une buse sur deux, il est possible de traiter tous les 80 cm. L’idée ici est de traiter sur le rang, au-dessus des plants de maïs, lorsqu’ils n’en sont encore qu’à un stade de post-levée, à 2 feuilles. L’originalité de la technique réside dans le fait de modifier l’angle de jet des buses grâce aux écrous, qu’il est possible de pré-percer à un angle défini, afin de réduire la surface de pulvérisation – à hauteur de rampe équivalente –, et partant, de réduire les doses de produits phytosanitaires à l’hectare.
De cet essai, il ressort très clairement que la réduction de surface de pulvérisation grâce au « décalage » d’angle de jet a bien fonctionné. Quelques jours après le traitement, nous observions très clairement les zones touchées et les zones non-traitées où les adventices continuaient de croître.

Cependant, faute de matériel de guidage suffisant (idéalement GPS RTK) chez l’agriculteur dont la rampe est adaptée, nous déplorons des écarts relativement importants lors des réalignements entre deux passages de semoirs.

Ainsi, cela entraîne inévitablement un décalage de pulvérisation, qui n’atteint donc pas toujours le rang. Toutefois la réduction de surface traitée reste un succès. Il s’agit alors maintenant de garantir la précision lors du réalignement des passages d’engins afin d’obtenir un succès complet de la stratégie. Pour finir, une fois la pression adventice sur le rang gérée, un rattrapage en plein ou un passage de bineuse au stade limite passage tracteur permet de terminer le nettoyage de l’inter-rang.


Cette journée à la fois technique et conviviale a semblé piquer l’attention des agricultrices et agriculteurs qui ont reconnu l’intérêt de ces pratiques. Ils ne sont globalement pas contre l’idée de tester ces méthodes chez eux et cela participera peut-être au déploiement de ces solutions « alternatives » sur le territoire de la Haute-Lande.
La matinée s’est terminée autour d’un repas partagé qui permet de prolonger les échanges et de fédérer les membres du GEDA et du Groupe 30 000.

 

Les idées fourmillent dans les groupes du nord des Landes : n’hésitez pas à venir à leurs journées d’échanges.

 

Contact : Vincent MANCINI 06 84 50 57 13