Retour sur la journée technique du 15 juillet à Solférino
Dans le cadre du groupe 30 000 d’Albret, mercredi 15 juillet une dizaine d’agriculteurs se sont retrouvés sur l’exploitation de Marc Urrutigoity à Solférino pour échanger sur le désherbage localisé sur le rang au semis et au binage ainsi que de qualité de pulvérisation.
Diviser son IFT tout en optimisant ses passages au champ
Pratiquant le désherbinage depuis plus de 20 ans Marc Urrutigoity a pu faire profiter de son expérience aux agriculteurs présents. C’est ainsi qu’il a présenté son exploitation et les clefs pour réussir un désherbage chimique couplé à un binage. Il a également présenté les atouts de sa stratégie de désherbinage localisé sur le rang, lui permettant de diviser par 2 son IFT herbicide, de combiné 3 passages en une seule intervention (binage, apport d’engrais localisé, désherbage chimique localisé sur le rang).
Le suivi de ses parcelles a permis de mettre en évidence que le désherbage localisé au semis ainsi qu’au binage sont des techniques efficaces dans son itinéraire technique car l’ensemble de ses parcelles sont propres.
Cependant, ces techniques ne sont pas applicables partout et tout le temps car dépendantes des conditions. L’agriculteur en a fait l’expérience cette année, pour ses semis de maïs doux de mi-juin. Les conditions humides et une forte pression d’adventice l’ont obligé à faire un désherbage en plein pour cette culture.
D’un point de vue économique, la diminution d’herbicides utilisés et la combinaison de 3 passages en 1 permettent de palier au coût de mécanisation supérieur à un itinéraire classique.
Ces techniques entrainent cependant d’autres difficultés, comme les conditions de binage qui ne sont pas forcément idéales quand les conditions de désherbage sont-elles les plus adaptées, ainsi que la rapidité d’action bien inférieure : désherbineuse 6m de large contre un pulvérisateur de 24m dans le secteur.
L’agriculteur rencontre également des soucis de salissement dans la zone ou le désherbage chimique et le désherbage mécanique n’ont pas d’action. L’échange avec les agriculteurs présents a permis d’évoquer des stratégies différentes pour résoudre ce problème telles que le choix des buses, la taille des éléments de la bineuse, le positionnement des éléments, le type de dents… Nous pourrons donc tester avec l’agriculteur pour la campagne prochaine, différents équipements sur sa désherbineuse pour répondre à cette problématique.
Qualité de pulvérisation
Lors de son désherbinage, l’agriculteur percevait un « brouillard » au niveau de sa pulvérisation typique d’un phénomène de dérive. Nous avons donc cherché à solutionner ce problème, en mettant en place avec lui un essai pour trouver des leviers lui permettant d’améliorer sa qualité de pulvérisation.
Nous avons fait le choix de tester un adjuvant limitant la dérive dans son protocole habituel. La dérive a été mesurée grâce à du papier hydro-sensible placé de part et d’autre du rang.
Les résultats n’ont pas mis en évidence de problème de dérive ni de différence d’efficacité entre les différents protocoles.
Cependant, nous avons relevé que la pression de sa pompe de pulvérisation ne dépassait pas 1.5 Bar de pression contre 2 Bar minimum préconisé. La taille des gouttelettes de pulvérisation étaient très grosse par rapport à l’objectif recherché, pouvant alerter l’efficacité de son désherbage. Ce protocole sera donc reconduit l’année prochaine tout en essayant de solutionner le problème de pression de sa pompe.
La matinée d’échanges s’est terminée par l’intervention de Benoit Saragosa de la société De Sangosse, qui, en tant qu’expert pulvérisation a pu parler des bases et des points de vigilance pour avoir une pulvérisation de qualité optimale. Il a par la suite appuyé son propos par différentes démonstrations grâce à un banc d’essai de pulvérisation unique permettant de récréer les différents paramètres de traitement (vent, vitesse d’avancement, buses, pression, adjuvants…).